Les CPU des Mac : Motorola 68050
On est en 1993 et Motorola trahi une nouvelle fois Apple, cette fois-ci en ne fournissant pas ce qui avait été promis, et qui était alors indispensable: un descendant au 68040.
Le 68040 de 1990 était meilleur que le 486 de 1989, surtout sur du code 32 bits, la CPU d'Intel étant optimisée pour du code 16 bits "réel" ou "protégé", Windows 3 et les logiciels principaux qui y étaient proposés.
Le 68050 était attendu pour 1992 ou 1993 au pire, une optimisation de l'architecture du 68040 profitant d'une gravure plus fine et donc de possibilités d'extensions mais aussi d'agrandissement des caches, ainsi que de l'accès à des fréquences plus élevés.
Intel a présenté son Pentium [1] début 1993, et le moins que je puisse dire c'est qu'il dépote face au 486, tant en terme d'efficacité par cycle avec ses deux pipelines (un complet et un limité), que de fréquences sortant en 60 Mhz et 66 Mhz, mais passant rapidement la barre des 100 Mhz.
Pour que les Mac soient à la hauteur, il aurait fallu un 68050 qui poutre!
Las, Motorola avait déjà commencé à transférer ses ingénieurs à la fois sur la famille RISC 88k, mais aussi sur un projet avec IBM pour développer des puces RISC grand-public basées sur l'architecture de ses puces RISC POWER, la famille 68k étant alors mal-aimée.
Le 68050 aurait été décevant tant en terme d'efficacité que de fréquences, bien que devant sortir 2 ou 3 ans après le 68040.
Motorola a alors décidé de ne pas sortir cette gamme pourtant terminée et prête.
Laissant Apple le bec dans l'eau car n'ayant rien de tangible à proposer face aux Pentium [1] qui seront un incroyable succès.
L'humiliation a du être terrible à Cupertino, car si une station graphique Sun est plus rapide que leur meilleur Macintosh, ça passait, mais qu'un PC monté par un amateur pour le tiers du prix soit plus performant, ça faisait très mal à l'arrière-train!
On sait qu'Apple se vengera quand revenu dans la course, je pense que cet épisode permet de mieux comprendre l'agressivité de certaines de leurs publicités contre les Pentium.
Perte d'image, perte de ventes, Motorola qui n'est plus un partenaire fiable, Apple ne va alors pas très bien, et après John Sculley qui avait tout fait et son contraire pour sauver les Macintosh, le nouveau patron semble s'en foutre comme de l'an 40.