La polémique sur le réseau de Free Mobile ne retombe pas
S'il est un sujet dont on ne cesse de parler, c'est bien de Free Mobile. Tout a bien entendu commencé lors de l'annonce des tarifs canon que l'opérateur allait proposer. Ils ont donné un réel coup de massue à la concurrence, et le ton donné à la conférence de presse de Xavier Niel, qui accusait ses concurrents d'avoir tondu leurs clients pendant des années n'a pas aidé à apaiser les tensions entre eux.
Peu de temps après est née une nouvelle polémique au sujet du réseau en propre de Free Mobile. Pour rappel, l'Arcep, avant de donner son aval au lancement de l'opérateur, a mesuré sa couverture de la population et a constaté qu'elle dépassait bien comme prévu les 27% exigibles. Ces tests ont été réalisés en grandeur nature en allant vérifier sur le terrain les choses. On aurait pu penser que la caution de cette instance suffirait à taire toute polémique, mais ce ne fut pas le cas. Rapidement, des rumeurs anonymes atttribuées aux autres opérateurs ont commencé à fleurir, tous ayant démenti les avoir lancées ou avoir envoyé sur le terrain des huissiers pour vérifier la couverture de Free. Là encore, nous pensions que cette rumeur s'éteindrait rapidement et qu'elle était essentiellement liée à la très faible couverture de Paris et de la petite couronne par Free, qui dépend dans ces zones pour l'essentiel d'Orange.
Mais loin de baisser, la polémique prend une nouvelle orientation. Free aurait en substance bien activé un réseau capable de convenir aux mesures de l'ARCEP, mais il ne serait peut-être pas capable de faire beaucoup plus. Les preuves indirectes seraient publiées sur la toile où des personnes qui captaient une antenne relais de l'opérateur l'auraient vu disparaître depuis. On parlerait d'un quart de ces antennes qui ne sont plus allumées tout en sachant combien ce genre de mesures sont subjectives et difficilement fiables.
Une photo dont la source n'est pas authentifiée sème aussi le doute.
Ce serait l'un des relais de Free que l'on voit connecté au réseau par une simple Freebox, en ADSL ou éventuellement en VDSL. On peut imaginer sans peine que ce genre de connexion montrerait vite ses limites sous la charge.
En bref, après l'enthousiasme, la presse semble maintenant s'interroger sur les fondements de Free Mobile et sa capacité à court et moyen terme à garder son statut de trublion de la téléphonie mobile.
Etant donné que ses concurrents ont tout intértêt à discréditer la société et que dans ce domaine tous les coups sont permis, il est difficile pour ne pas dire encore impossible de démêler le vrai du faux.
Si c'est une manoeuvre visant à discréditer Free Mobile sans réels fondements, elle finira forcément par retomber, mais Free devra se dévoiler pour ça. S'il y a une partie de vérité là-dedans, il est difficile d'en connaître les implications. La plus probable sera que l'ARCEP va refaire des mesures pour vérifier que le réseau fonctionne toujours comme annoncé, mais même dans le cas où il n'atteindrait plus les 27% de la population, Free en sera quitte pour recevoir un avertissement pour se mettre en conformité. En fait, la seule et réelle inconnue concerne l'accord d'itinérance signé avec Orange. On ignore ce qui se passera si les engagements réglementaires de Free ne sont plus tenus, et l'on peut être certain que le cas de figure a été prévu dans le contrat. Le plus probable est que la société devra payer plus d'argent à Orange. Le plus inquiétant est que cet accord soit cassé et qu'Orange coupe l'accès mais c'est aussi le moins probable, heureusement.