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MacBidouille

Les CPU des Mac : ARM?

On le sait maintenant, l'avenir des Mac c'est avec ARM, c'est le présent depuis 2020 et c'est incontournable.

En revanche en 1990, et on le sait tout autant maintenant il n'y a pas de Mac de cette époque avec une CPU ARM.
En fait même il n'y a pas eu de prototype de Macintosh avec une CPU ARM en 1990...
Et pourtant, tout comme les nouvelles génération de Mac sont ARM et ne pourraient pas être aussi puissants et autonome aujourd'hui sans ARM, ARM ne pourraient probablement pas exister sans Apple.

Pourquoi Apple a investi dans ce qui est finalement un concurrent légitime ou pourrait le devenir? Son Nemesis ou son sauveur?

ARM1

La première CPU ARM[1] a été sous la forme d'un block d'extension pour l'Acorn BBC Master, échangeant avec le bus principal de son 6502.
Encore lui, ce fameux 6502 et qui reviendra plus tard dans cette série!

Cela a bien tourné malgré la célèbre erreur d'alimentation initiale, où la CPU ARM n'était alimenté que par le courant de fuite des périphériques à cause d'une erreur de soudure lui enlevant son alimentation principale, et fonctionnant parfaitement avec 100mA sur 5V soit 0,5W.
Cette puce était faite pour consommer peu, être extrêmement frugale, et cette erreur l'a parfaitement démontré, elle tournait avec presque rien!

Quasiment personne ne l'a utilisé, cher et finalement le BBC micro puis BBC master de très bons micro-ordinateurs individuels par eux-même!
Sans compter qu'aucun logiciel connu n'a été adapté pour cette extension. Le logiciel, ce qui fait ou ne fait pas une plateforme matérielle.

6502 et ARM

Comme d'autres l'ont dit, il y a des points communs entre le 6502 et ce qui a été réalisé par ARM.
Des points humains et des points technologiques. Et dans les deux cas une réussite incroyable.

Les deux partagent la simplicité, peu de transistors, très peu d'instructions, et créés par une petite équipe de génies. Des génies.
Quand un 6800 avait autour de 7000 transistors, le 6502 en a deux fois moins pour de meilleures performances.
Quand un 80386 avait autour de 275 000 transistors, l'ARM1 en avait 35 000, huit fois moins et là aussi pour de meilleures performances!
Le génie à l'œuvre.

Mais aussi la réduction du nombre d'instructions, évidemment sur une architecture RISC pour ARM, mais aussi pour le 6502.
L'exemple le plus flagrant sur le 6502 étant la réduction de quatre instructions d'addition et soustraction, avec ou sans retenue, pour deux instructions avec retenue, nécessitant certes de jongler la avec la retenue (C ou Carry) via l'instruction CLC.

Les créateurs de l'ARM, Steve Furber et Roger Wilson (à cette date), ont rendu visite au Western Design Center qui avait prix la suite de MOS dans le design des successeurs du 6502 dont le 65C02 et évidemment le 65816, tout en s'inspirant d'une architecture Berkley simplifiée.
Il est évident que cette rencontre est fondatrice, avec Bill Mensch aux manettes ayant participé à la création du 6800 puis du 6502.

Dans les deux cas, mieux et plus performant avec moins, moins de transistors, moins de personnes. Mais des génies.

ARM2

L'ARM2 est venue après pour équiper le Acorn Archimedes, une machine complete intégrant une interface graphique limitée.
Cette puce très simple, simplifiée à outrance, écrasait le 80386 32 bits d'Intel!

Mais l'avenir de ARM n'était pas de concurrencer les puces Intel les plus performantes, ni les CPU RISC les plus rapides, il y avait dès les origines une autre qualité qui ont fait d'elles des incontournables sur ce qui est devenu des décennies plus tard le premier marché et de loin.
La frugalité, l'autonomie.

La holding ARM

Mon opinion est que John Sculley avait un coté visionnaire, qu'il aimait le Macintosh et qu'il a fait confiance aux équipe d'ingénieur d'Apple.
Il a investi dans l'avenir, celui du Macintosh, celui d'Apple, mais aussi de futurs produits.

Acorn RISC Machine a été renommé pour l'occasion Advanced RISC Machine, Acorn étant un fabricant britannique de micro-ordinateur et techniquement un concurrent d'Apple même si ça ne l'était réellement que sur ce marché local.

Un marché qui n'existait pas encore, mais qui était prometteur, et Apple a investi dedans en finançant le montage de la Holding ARM qui fut une étape cruciale pour que son architecture émerge parmi d'autres concurrents.

Les projets potentiels d'Apple

John Sculley n'était certainement pas le "vendeur de boisson sucré" décrit en long en large et en travers que certains décrivent.
Je m'inscris en faux.
Il s'est battu pour le Macintosh, plus encore dans cette année 1990, il voulait qu'Apple aille de l'avant et soit novateur.

Quand on parle de visionnaire, John Sculley voulait avoir accès à une CPU mobile, pour des ordinateurs qui rentrent dans nos sacs, ce qui déjà pour l'époque était une nouveauté, pas des micro-ordinateurs comme le Canon X-07 que j'ai eu, mais de véritables outils de travail mobiles pour tous.

Et évidemment cela a donné lieu au Newton. Avec une CPU ARM. L'écriture cursive plus ou moins bien implémentée.
Je serais tenté de dire que John Sculley a été un des fondateurs de l'informatique mobile. Pas juste un "marchand de boisson sucrée".

ARM Holding et Apple

Apple a permis de sauver ARM en séparant cette série de CPU RISC 32 bits d'Acorn, et lui permettant de se développer sur d'autres marchés dont la mobilité, ce qui au vu des résultats était un excellent choix.

Malgré tout, en pleine déconfiture financière à la fin des années 90, Apple a revendu ses parts dans ARM Holding pour avoir un peu de cash-flow, finissant ainsi temporairement leur aventure commune, puisque le Newton achevé à la hache par Steve Jobs au même moment.

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