Apple contre le FBI, on continue
Comme vous l'avez probablement constaté, nous avons décidé de ne pas commenter au quotidien ou à chaque nouvelle annonce la bataille que se livrent Apple et le FBI.
Certains nous l'ont reproché, considérant que nous ne prenions pas assez le parti des libertés individuelles et au droit de voir ses données à l'abri de tout et tous.
Nous allons donc clarifier notre position à ce sujet. Nous nous sommes toujours opposés à tous les moyens d'écoute de masse développés par les dirigeants de pays, autocratiques bien entendu, mais aussi démocratiques et nous pensons sincèrement que la sécurité ne vaudra jamais la perte de son intimité.
Toutefois nous croyons sincèrement à la démocratie même si elles est souvent pervertie et ce ne sont pas des sociétés commerciales qui doivent devenir les garantes de notre sécurité mais nos gouvernements. Bien entendu ils peuvent faillir ou prendre de mauvaises décisions mais dans ce cas ce sont nos votes qui doivent les sanctionner et nous préférons savoir que quelque part les patrons sont les électeurs plutôt que des actionnaires ou des dirigeants à la solde d'actionnaires.
Tim Cook a d'ailleurs compris sa position et s'il soutient mordicus la sécurité à tout prix, il s'agit plus d'une histoire d'image de marque qu'autre chose. Il n'a d'ailleurs pas manqué de réclamer que le législateur se penche sur ce sujet, un moyen de se retrancher derrière une autorité suprême et éventuellement de reculer sans avoir à perdre la face.
Pour le moment, la bataille est devenue politique et chaque camp ne cherche qu'à faire gonfler le nombre de ses supporters et à faire basculer l'opinion d'un côté qui orientera de futures lois.
Dans cette affaire, il est de toute façon primaire de voir tout en noir ou tout en blanc. En tant qu'individus lambda, nous voulons une protection maximale de nos données. Si nous étions victimes, nous voudrions justice et si nous étions policiers, nous voudrions empêcher ceux qui ont commis crimes ou délits de recommencer.
Il reste donc à espérer que les législateurs finissent par trouver un équilibre juste entre sécurité et accès des données aux autorités pour lutter contre le crime. Ce n'est jamais facile, mais faute de cadres juridiques clairs on a basculé d'abord vers les écoutes massives avant, par retour de bâton, vers la sécurisation maximale. Il faut maintenant arriver à trouver le meilleur endroit où poser le fléau de la balance.
Pour finir, nous dirons simplement qu'il n'est pas forcément rassurant que Facebook et Google, deux sociétés qui ont souvent méprisé nos droits à la confidentialité se soient rangées derrière Apple pour faire front. Elles se sont souvent permises de faire des choses qu'elles veulent maintenant interdire à la justice.