Mega ne laisse personne indifférent
Décidément, le lancement de Mega, le nouveau service de Kim Dotcom, fait couler une quantité incroyable d'encre numérique.
Pour commencer, le service est un énorme succès, Dotcom s'est vanté d'avoir rapidement dépassé le million d'utilisateurs. Le service s'annonce comme performant, une clé de chiffrement générée de manière aléatoire grâce aux clics et mouvements de souris de l'utilisateur au moment de sa génération. Ensuite, l'utilisateur a une clé privée et une seconde publique qui lui permet de partager ses données avec d'autres personnes.
Ce chiffrage en 2048 bits serait inviolable et c'est la première interrogation ou critique de certains, est-ce réellement le cas ? Il faudra des semaines ou des mois pour le savoir et sans aucune certitude mais avec de forts doutes, étant donné que ce code ne serait pas le fruit de spécialistes chevronnés de la sécurité.
Bien entendu le plus gros des critiques vient de ceux qui ont été échaudés par MegaUpload, les propriétaires de contenus sous copyright, qui avaient été à l'origine de la fermeture de ce dernier. Ils cherchent déjà les moyens de faire fermer boutique à Mega, même si ce service est sur le papier équivalent à d'autres qui n'ont pas les mêmes problèmes. Dotcom paye ici sa réputation sulfureuse (en grande partie à raison) et le fait que toute chose qu'il puisse réaliser ne soit là que pour servir ses intérêts contre ceux des majors.
Là encore, il faudra du temps aux majors pour construire un dossier solide incitant les autorités à bloquer Mega et elles craignent cette transition qui pourrait offrir un nouveau vecteur de piratage. D'autres comme la Hadopi peuvent aussi craindre ce système. L'autorité, qui a perdu de sa légitimité auprès des politiques, n'aura jamais les moyens matériels de savoir ce qui passe dans un fichier chiffré à ce niveau et ne pourra donc que se perdre dans des conjectures ou tracer des liens postés sur la toile sans probablement pouvoir obtenir des informations capables de fournir un dossier qui puisse tenir devant un tribunal.
La seule certitude pour le moment est donc que Dotcom est arrivé à refaire parler de lui.