Free en remet une couche sur le blocage des pubs
Il y a deux semaines, Free provoquait une grosse polémique sur le web français en déployant une mise à jour de sa Freebox Révolution intégrant un bloqueur de publicités, ciblant principalement les annonces diffusées par Google, via un filtrage DNS, activé par défaut mais désactivable par l'utilisateur. Quatre jours plus tard, l'opérateur revenait en arrière en désactivant le filtrage au niveau de ses DNS, même pour les abonnés ayant conservé cette option.
Free n'a pas caché le fait que ce blocage était un moyen de faire pression sur Google, avec qui il est en conflit depuis de longs mois, les deux entreprises ne parvenant pas à se mettre d'accord sur la répartition des coûts d'interconnexion. Cette attitude a toutefois été critiquée par de nombreux sites web dépendants de la pub, par les concurrents de Free, mais aussi par la ministre déléguée à l'Économie Numérique, opposée à un filtrage des pubs activé par défaut.
Mais visiblement, cette opération coup de poing n'a pas été suffisante pour convaincre Google, puisque Free vient de relancer l'idée du filtrage. Du côté de la Freebox, l'option est de nouveau fonctionnelle depuis hier, mais n'est plus activée par défaut dans le nouveau firmware, estampillé 1.1.9.1, y compris pour ceux qui avaient déjà fait la mise à jour 1.1.9 où l'option était activée par défaut. Même traitement du côté de Free Mobile, les abonnés au forfait illimité bénéficiant désormais eux aussi de cette option, activable dans l'espace abonné.
À noter que dans le cas de Free Mobile, le filtrage se fait intégralement sur le réseau de l'opérateur, alors qu'avec la Freebox, il se faisait a priori au niveau du relais DNS du terminal, ce qui, du point de vue de la neutralité des réseaux, n'est pas tout à fait la même chose. Mais la société ne devrait pas avoir de problème à faire passer cette petite (petite, dans la mesure où elle n'est activée que sur demande de l'abonné) entorse à la neutralité, puisque Neelie Kroes, commissaire européenne en charge du numérique, qui était d'ordinaire plutôt en faveur de la liberté des internautes, a récemment déclarée ne pas être opposée à des entorses bien plus lourdes à la neutralité, en évoquant des abonnements Internet modulaires, où l'accès de base serait restreint à certains services, les autres étant rendus accessibles via des options payantes.