[Mise à jour] Apple classé dernier par Greenpeace dans un rapport sur les "Data Centers"
Les centres de données ("data centers") consomment 1.5 a 2% de la totalité de l'électricité produite dans le monde. C'est un des chiffres les plus étonnants du rapport de Greenpeace (33 mo en PDF) sur ce qu'ils appellent "un regard sur les choix énergétiques qui alimentent le cloud".
Les dix plus grosses entreprises des technologies de l'information sont classées selon leur empreinte énergétique. Évidemment, avec son nouveau centre de Caroline du Nord, Apple est mentionné… Et ce n'est pas en son honneur. Pour ses installations d'Austin, de Sacramento et d'Irlande, Cupertino se targue d'une alimentation à 100% aux énergies renouvelables. Mais la Caroline du Nord n'est pas citée par Apple, et pour cause. Greenpeace a remarqué que le data center ultra moderne ne fonctionne pas du tout aux énergies propres, essentiellement à cause de sa localisation géographique, 61% de l'électricité de Caroline du Nord est obtenue à partir de charbon et 38% du nucléaire. Sachant que le prochain iDataCenter consommera 3 fois plus que la totalité de l'électricité utilisée aujourd'hui par Apple, c'est ce qui explique le classement désastreux.
Facebook et Google sont aussi présents dans cet état américain, décrit comme rural et avec un taux de chômage très élevé à cause du déclin des industries textiles. Les autorités ont fait beaucoup d'efforts pour attirer ces entreprises sur leur territoire, réductions d'impôts, réductions sur le prix du kilowatt et disponibilité de la main-d'oeuvre. Greenpeace reproche donc aux entreprises qui ont fait le choix de s'y installer de privilégier de manière trop importante la gestion financière à celle de l'environnement.
En résumé, Apple et Facebook sont les derniers du classement alors que Google et surtout Yahoo sont en tête.
Google a mis en place des fermes d'éoliennes dans l'Oklahoma et dans l'Iowa qui ont couté 100 millions de dollars, juste pour alimenter leurs centres.
Quant à Yahoo, ils réfléchissent depuis 2005 sur la question, et sont arrivés à une gestion de l'énergie au niveau de l'infrastructure. Les bâtiments sont construits pour éviter d'avoir à utiliser la climatisation, les serveurs sont refroidis à l'air ambiant. Ils sont surnommés "poulaillers" à cause de la forme des bâtiments. Yahoo a ouvert son premier centre sur ce modèle en 2010 à Lockport dans l'état de New York.
Greenpeace prévient dès le début du rapport, les chiffres cités ne sont que le fruit de leur travail de documentation et de recoupements, toutes les entreprises concernées ont refusé de communiquer sur ces questions.
Ce qui nous mène à la conclusion, une chose au moins aussi alarmante que l'utilisation limitée d'énergies renouvelables, c'est la transparence de ces entreprises dans ce domaine. Aucune d'entre elles ne fait exception, même les mieux placées. Ils sont tous opaques à la communication de chiffres qui pourraient permettre aux observateurs de mieux comprendre les enjeux financiers et environnementaux.
Dans une moindre mesure, grâce aux efforts faits sur les portables et à propos desquels ils avaient communiqué, Apple obtient une note de C et occupe la deuxième place sur ce registre. Piètre consolation.
En cette période de croissance exponentielle du cloud, le rapport de Greenpeace est très intéressant à lire dès lors que l'on est sensible aux questions de stockage distant des données, et de gestion de l'énergie.
[Màj] Ce n'est hélas pas à cause du rapport de Greenpeace, mais plus sans aucun doute à cause des gros ennuis qu'a connu le cloud d'Amazon ces derniers jours. Toujours est-il que depuis hier, sur son blog entreprise, Google montre un film sur ses centres de données. C'est évidemment de la promotion, mais dans ce domaine, comme l'a mentionné l'association écologiste dans le chapitre "Transparence", la communication est tellement rare que ces informations sont toujours bonnes à prendre