SSD OWC Mercury Extreme 200GB : reloaded
OWC a changé le contrôleur de son SSD Mercury Extreme Enterprise. Que vaut vraiment cette nouvelle mouture à base de SF-1200 ?
Conclusion
Alors, malgré l’utilisation d’un contrôleur théoriquement moins performant, le nouveau Mercury Extreme v2 est-il toujours intéressant ? Au vu des tests synthétiques, la réponse est oui. Les performances en pointe sont peut-être un peu moins bonnes, en particulier en écriture aléatoire, mais globalement le SF-1200 propose des résultats plus consistants que son prédécesseur. Et surtout en usage réel, après 2 semaines d’utilisation du Mercury Extreme v2, la différence n’est pas réellement perceptible. Il est possible que dans des cas très particuliers d’écriture de petits fichiers compressés, ou de données totalement aléatoires, l’écart soit significatif, mais cela correspond rarement à l’usage typique d’un disque de portable ou de station de travail. En réalité, le Mercury Extreme est toujours un des disques les plus performants du moment, une version 400GB venant même de voir le jour (le tarif étant à la hauteur de la capacité).
Par rapport à la concurrence, si l’on compare en dollars, les prix sont similaires, et le disque est garanti 5 ans, contre 3 ans pour OCZ ou 2 ans pour Corsair, ce qui n’est pas négligeable. Accessoirement, le Mercury Extreme est testé et validé pour les Macs, et comme je l’ai signalé, il n’est pas sensible à la fragmentation, ce qui est un atout important sur notre plateforme encore dépouvue de TRIM.
Néanmoins, ce disque n’est pas distribué en Europe, contrairement aux disques OCZ et Corsair qui devraient arriver prochainement. Même si la livraison est rapide (pas plus de 48h si le produit est en stock) et le support OWC efficace, cela peut être un frein car il faudra payer en dollars (le taux de change n’est plus si favorable) et s’acquitter de frais de douane.
[Mise à jour de dernière minute] Comme nous venons de l’apprendre, OWC vient de décliner sa gamme de SSD Mercury Extreme.
Le Mercury Extreme v2 à base de SF-1200 testé dans l’article s’appelle désormais « Mercury Extreme Pro RE », RE pour RAID-READY Enhanced (c’est-à-dire prêt pour le RAID). Un nouveau modèle appelé simplement « Mercury Extreme Pro » voit le jour, dans des capacités de 60 Go à 480 Go. Si vous avez bien suivi l’article, au vu de ces capacités vous aurez compris que cette nouvelle gamme propose une réserve de mémoire de 7%, et non plus 28%, pour un prix légèrement inférieur. En contrepartie, la garantie n’est plus que de 3 ans, ce qui confirme ce que j’évoquais sur la dépendance entre fiabilité/durabilité et taille de la réserve de mémoire. Il est aussi possible que ces disques ressentent plus la perte de performance liée à la fragmentation que les modèles RE. Quant aux performances, elles devraient être identiques si l’on en croit OWC. Après avoir grillé une première fois la politesse à OCZ en proposant le premier disque Sandforce disponible à la vente, OWC récidive en proposant le premier disque à base de SF-1200 avec moins de 28% de mémoire réservée (et en l’occurrence le plus gros SSD Sandforce du marché). Nous avons contacté OWC au sujet de cette nouvelle gamme Mercury Extreme Pro, et ils ont bien voulu répondre à nos questions :
- Le Mercury Extreme Enterprise "v2" testé dans cet article est bien un Mercury Extreme Pro RE. Il s'agit uniquement d'un changement de nom, le disque est strictement identique.
- Le modèle Pro n'est recommandé par OWC que pour des RAID 1 ou 0+1 (donc des RAID sécurisés), alors que modèle Pro RE est recommandé pour tout type de RAID (en particulier le RAID 0). Ceci est une conséquence de la fiabilité accrue du Pro RE et uniquement une recommandation, mais en aucun cas une limitation technique. Le Pro support tout type de RAID, mais le risque de perdre le disque, et donc le volume RAID, est simplement plus important. En résumé, pas de différences techniques entre les 2 disques en dehors de la mémoire réservée.
- Il n'y a pas de différences physiques entre les 2 disques, seul le firmware change. Mais OWC ne prévoit pas de proposer un firmware pour transformer un Pro RE en Pro, et vice versa, en particulier à cause de la durée de garantie différente.
- OWC considère le Pro RE comme le modèle premium de la gamme, à destination des utilisateurs les plus exigeants.
A mon avis, le Pro devrait intéresser en priorité les utilisateurs nomades pour qui la capacité est essentielle. Le Pro RE devrait avoir plus de mal à trouver son public, il pourrait éventuellement contenter les utilisateurs de Mac Pro exigeants à la recherche de fiabilité et de performances (via un RAID 0).
Pour finir, je voudrais remercier Grant Dahlke de OWC pour toutes les réponses détaillées qu’il a bien voulu m’apporter et Anand Shimpi du site www.anandtech.com (en anglais), une vraie mine sur la saga des SSD dont je vous recommande la lecture si vous souhaitez rentrer dans les détails de cette technologie toute récente.
Je renouvelle également mon avertissement, à l’aune de l’expérience : tout utilisateur de SSD dernière génération ne peut s’affranchir d’une sauvegarde quotidienne.