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MacBidouille

Les CPU des Mac : les clones


On est en 1995 et arrive la seconde génération de Mac PowerPC, qui n'a rien d'extraordinaire d'ailleurs comparé à la première, juste un peu mieux, mais pas fondamentalement mieux. Ça viendra plus tard avec les G3, G4 puis G5!

Apple venait juste de remettre le Macintosh sur des rails grâce à IBM et Motorola avec les PowerPC basés sur les Power "RISC" du premier et le bus hérité des 88k lui-même dérivé de celui des 68k du second.

Et là je n'ai pas compris ce qui est passé par la tête de tout ce beau monde, ce trio gagnant, sauf si chacun y voyait son intérêt en essayant de tirer son épingle du jeu: Apple a autorisé des clones de Macintosh PowerPC!

IBM avait pourtant retenu la leçon, même s'ils ont tout foiré, car le PC ne lui appartenait plus car devenus "ISA" (Industry Standard Architecture) que tout le monde utilisait et beaucoup sans payer la moindre licence.
Compaq puis Dell devenant successivement les premiers vendeurs de PC, et IBM relégué au second rang si pas en ligue mineure.

IBM avait alors sorti les PS/2 dès 1988, qui faisaient absolument tout pour être matériellement incompatibles, que ça soit le bus MCA extraordinaire inspiré des channels de la mini-informatique et des mainframes, des disques durs aux connecteurs propriétaires, un Advanced BIOS protégé par des armées d'avocats, des "standards" vidéo uniques comme le 8514 et suivants, le câble des lecteurs de disquettes transportant l'alim, ces lecteurs n'utilisant pas l'encoche 720k/1440k pour déterminer correctement le type de micro-disquette utilisé, un florilège de choix les éloignants du PC ISA, les clones!
Et évidemment OS/2 comme OS proposé et non MS-DOS version PC-DOS.

En même temps comme dirait l'autre, grâce à l'ancien BIOS conservé, le bus ISA souvent présent, le VGA devenu un standard, les CPU Intel, la compatibilité logicielle était énormément présente pour essayer de construire sur l'héritage des PC, PC-XT et PC-AT.
Avec des chimères comme des PS/2 8086 avec du bus ISA et évidemment incapable de faire tourner OS/2qui nécessitait un 80286.

Allez comprendre...

Apple avait eu des années pour observer la défaite d'IBM sur le PC qu'ils avaient créé, face aux clones, plus performants, plus portables, ou bien moins chers. IBM avait perdu, à cause des clones, le PC avait gagné, grâce aux clones.
Mais quand on gère une société, que la plateforme qu'on a créé soit la première mais qu'on regarde de loin des concurrents se battre pour les premières places ne devrait pas être une position désirable ni même enviable.

Apple s'est mis de lui-même dans la situation d'IBM, avec une différence essentielle: le contrôle sur l'OS qui se révèlera essentiel quand Steve Jobs mettra fin à tout ce cirque!
On a donc l'apparition de clones peu chers, y-compris en-dessous des $1000 où Apple était absent et avec peu de marge mais étendant l'accès aux "Macintosh" donc la présence de la plateforme, et rapidement sont aussi venus des clones visant le cœur de gamme où on marge sur la quantité et le haut-de-gamme où on gagne énormément sur peu d'unités.

Et la belle trahison de Motorola, encore une, je ne les compte plus...
Motorola fabriquait les CPU PowerPC destinées aux Macintosh et à leurs clones, ils géraient donc la gravure, mais aussi les tests des puces produites. Avec le contrôle absolu sur ces puces.
Motorola a lancé ses propres clones, avec l'accord d'Apple, mais rapidement ils sont devenus incontournables car les plus rapides et les plus puissants des "Mac".
En effet, contrôlant la gravure et les tests des puces produites, Motorola se réservait l'exclusivité de celles supportant les plus hautes fréquences et les mettaient alors dans ses propres machines, empochant au passage et la marge du producteur de CPU et celle du vendeur d'ordinateur, très belles marges puisque sur du haut-de-gamme, et sans les livrer initialement à Apple.

IBM voulait que ses architectures POWER se diffusent au maximum, peu importe sur quel ordinateur, Apple voulait vendre des licences de son OS mais aussi des Macintosh PPC, et Motorola voulait gagner sur les deux tableaux comme fournisseur de CPU PPC et fournisseur de clones haut-de-gamme forcément inégalables par Apple.
On sait ce qui arrive avec les triumvirats...

Steve Jobs a mis un terme à l'hémorragie, grâce au contrôle sur l'OS n'obligeant en rien Apple a fournir indéfiniment de nouvelles versions plus avancées à ses concurrents, contrairement au monde PC ou Microsoft était content de vendre MS-DOS, Windows ou d'autres à ceux qui écrasaient IBM.

Que ça soit IBM ou Apple, leurs clones les ont littéralement lessivé, et ce qui sauva Apple est d'avoir le contrôle sur le logiciel vraiment utilisé pour reprendre en main sa destinée.

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