Intel vante sa gravure en 10nm et redéfinit la loi de Moore
Intel, qui a pratiquement régné en hégémonie sur le marché des processeurs pendant des décennies, fait face depuis plusieurs années à des problèmes, sinon des échecs.
Le plus cuisant est son éviction du marché des smartphones malgré les milliards dépensés à proposer des puces adaptées. Cela aura quand même conduit à une baisse très significative de la consommation de ses puces.
Depuis peu, le fondeur fait face à un autre souci, les difficultés à graver toujours plus fin. Alors qu'elle passait auparavant à un procédé de gravure plus fin tous les deux ans, elle a maintenant officiellement annoncé que ce cycle durerait trois ans, ce qui est déjà le cas pour les puces 14nm.
Ce ralentissement de sa cadence et les difficultés croissantes à graver plus fin ont permis à la concurrence, en particulier TSMC et Samsung, de refaire leur retard et même d'aller plus vite. Ces deux sociétés commencent d'ailleurs à proposer à leurs clients des gravures en 10nm alors qu'Intel ne démarrera ce processus que d'ici la fin de l'année.
Intel a tenu à clarifier les choses à ce sujet en affirmant que toutes les gravures en 10nm ne se valaient pas. La sienne permettra de graver 100,8 millions de transistors par millimètre carré, ce qui serait selon ses estimations le double de ce que font TSMC et Samsung dans la même finesse de gravure.
La société a d'ailleurs décidé de modifier la manière dont elle exploite la loi de Moore. Pour rappel, cette dernière promet que la densité des transistors d'un microprocesseur double tous les deux ans. Cela n'est plus le cas avec le 14nm puisque l'on a un cycle de trois ans sans augmentation réelle de la densité.
Dorénavant, ce n'est plus cette densité qui sera prise en compte, mais la largeur des cellules qui fera plus qu'être divisée par deux tous les deux ans.
Pour le reste, Intel prévoit donc que son procédé 10nm sera exploité pendant trois ans dans trois versions de plus en plus performantes. Chaque année il y aura une nouvelle génération de puces dont les gains en puissance seront au moins égaux à 15%. Afin de montrer que son 10nm évolue d'année en année, la seconde version sera appelée 10+ et la troisième 10++. Ensuite, on passera au 7nm, sur lequel la société a une bonne visibilité, puis au 5nm, sur lequel des avancées intéressantes sont en cours.
Pour finir, Intel commence à considérer l'idée de proposer des processeurs aux coeurs hétérogènes et plus spécialisés. On se rapprochera de ce que propose ARM avec des coeurs différents en plus des coeurs graphiques et ceux qui assureront encore d'autres fonctions.