iPhone: L’avenir n’est plus aussi rose
Merci une fois de plus à sgmsg d'avoir préparé cette brève.
Pour ceux qui se rappellent de Black Berry, l’arrivée d’Apple, fortement ridiculisée, dans le secteur de la téléphonie mobile avec le iPhone fut équivalente au passage d’un rouleau compresseur. Lentement mais sûrement, l’iPhone prit une place inimaginable quelques mois plus tôt. L’arrivée de Google avec Android ajouta quelques clous dans le cercueil de BlackBerry qui est désormais une compagnie moribonde dont l’action vaut moins de 5% des sommets de 2008.
Depuis l’eau a coulé sous les ponts. Malgré des bénéfices élevés, le versement de dividendes, un programme de rachat d’actions à crédit pour optimisation fiscale, ainsi que des achats d’actions importants et surprenants de la part de certaines banques centrales, dont la suisse et l'israélienne, le prix de l’action, loin de ses sommets d'avril 2015 à 135$, peine sous les 110$.
Apple est passé d’une compagnie créatrice de technologie disruptive, à compagnie qui avance à petits pas : pour preuve l’AppleTV « révolutionnaire » se fait toujours attendre. Ceci dénote surtout la maturité de l’électronique grand public, un concept aboutit reste aboutit. La technologie de type « extraterrestre » ou « Patrouille du cosmos » du iPhone en est probablement l’ultime achèvement et ceci est bien illustré par le tout dernier « iPod-riquiqui » : l’AppleWatch. La maturité technologique de l’entreprise correspond d’ailleurs au décès du fondateur Steve Jobs.
Dans le contexte mondial, du vieillissement de la population occidentale accompagné d’un endettement insoutenable aussi bien des particuliers, que des entreprises, que des États, il n’est pas surprenant que le coté premium d’Apple ne suffise plus pour pousser les ventes et ce sans innovations majeures. Pour preuve, les parts de marché d’Apple en Chine, pays perçu par plusieurs comme le marché phare pour soutenir sa croissance insoutenable, ont reculé de 3.2% entre février 2015 et février 2016, Apple y glissant à la seconde place, derrière le chinois Huawei. De plus, Huawei n’est pas le seul à connaître la croissance : deux prétendants locaux Meizu et Oppo se démarquent aussi, tous trois utilisant Android comme OS.
Mais ce n’est pas tout, Richard Yu, porte-parole de Huawei, lors de la présentation commerciale de Londres du 6 avril dernier, pour le lancement du P9 et du P9 Plus (grande surface), a déclaré que la compagnie visait, la seconde place mondiale d’ici trois ans, et la pole position d’ici cinq ans, et ce en ciblant aussi et désormais le haut de gamme. En face, la réponse déjà connue du berger à la bergère est l'iPhone SE, un appareil milieu de gamme, qui ne fit d’ailleurs pas l’unanimité lors de sa présentation en mars dernier.
À l’instar de Walmart, qui désormais agrandit ses magasins grande surface pour y faire cohabiter l’alimentation afin de maintenir son chiffre d’affaire, Apple travaille sur des projets « secrets » de plus en plus éloignés de son cœur d’entreprise dont une voiture électrique. Apple quittant sa prudence habituelle datant de sa quasi-faillite en 1997, pour envahir le marché automobile en décroissance où les marges sont de plus en plus tenues.
En attendant, la question demeure : Est-ce que l'iPhone SE sera suffisant pour repousser le déclin d’Apple et refroidir les ambitions de Huawei et consorts?
Sources : Le Monde ; ZDNet ; Kantar Worldpanel ; Wikipédia.