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MacBidouille

Des magistrats dénoncent le chiffrement iOS et Android

Dans une tribune du New York Times, 4 magistrats, dont un français (François Molins, procureur de Paris), s'en prennent au chiffrement que Google et Apple ont mis en place respectivement au sein d'Android et iOS.

Ces hauts fonctionnaires reprochent aux deux ténors les mécanismes déployés permettant d'en limiter très fortement l'accès, voire le rendre quasi impossible sans déverrouiller les appareils. Pour rappel, Android ne chiffre pas par défaut mais le propose dans les réglages, à contrario de iOS qui, quant à lui, le fait par défaut, sans possibilité de désactiver ce mécanisme.

Cette prise de position fait suite à un homicide à proximité de Chicago en juin dernier, non résolu à ce jour, pour lequel deux téléphones (un iPhone iOS8 et un Galaxy Android) ont été retrouvés à côté de la victime. Les autorités judiciaires américaines ont demandé alors à Apple et Google de déverrouiller les appareils : n'ayant pas les mots de passe, il n'a pas été possible d'accéder au contenu. Est ce que les téléphones contiennent des données susceptibles de faire avancer la justice, la question n'est pas réglée pour le moment.

Ces magistrats, qui ont au moins le mérite de se poser des questions et prendre position, estiment que ces deux géants du High-Tech placent des freins au bon déroulement de la justice et affirment "Nous nous demandons si ce cryptage en vaut vraiment le coût".

Toujours au sein de cette tribune, il est affirmé que "En France, l'analyse des données avait été vitale dans le cas des attentats de Charlie Hebdo en janvier, mais aussi sur l'attaque d'une usine de gaz à Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon, en Juin".

Apple et Google ont certainement observé, écouté, vu et lu ce que les affaires Edward Snowden ont révélés : les états sont à l'écoute, ils effectuent des analyses, ils collectent. Est ce réellement dans le but de mieux protéger ses utilisateurs que Apple et Google ont offert cette possibilité de chiffrer leurs contenus ? Quid face à une utilisation criminelle ou terroriste ?

Au delà cet épisode tragique pour la victime et sa famille, nous commençons à voir se poindre un débat : qui aura le dessus ? Les Etats, en "forçant" les opérateurs et fabricants à faire sauter ses limites ? Les fabricants eux mêmes ? Ou alors le grand public, qui réclame à priori [plus] de confidentialité et de sécurité ?

Il reste encore de nombreuses questions à se poser, et les réponses ne doivent pas, en tout état de cause, se faire dans la précipitation.

Comme l'a écrit Juvénal, "Qui gardera les gardes ?"

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