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MacBidouille

Apple victime d'un avocat véreux

Comme beaucoup de grandes entreprises, Apple fait appel à divers cabinets d'avocats pour l'assister dans les nombreuses procédures judiciaires dans lesquelles elle est impliquée. Mais parfois, il peut arriver que ces avocats retournent leur veste...

Il y a un an, un "patent troll", FlatWorld Interactives LLC, s'est engagé dans une bataille contre Apple, avec un portefeuille de brevets relatifs aux interfaces tactiles. Mais les documents de justice dévoilés il y a quelques jours montrent que FlatWorld n'est pas un patent-troll comme les autres : un tiers de la société est détenue par Jennifer McAleese, épouse de John McAleese, avocat chez Morgan, Lewis & Bockius, l'un des cabinets qui vend ses services à Apple depuis une dizaine d'années. Il a depuis été démis de ses fonctions.

De nombreux documents prouvent que l'avocat a largement assisté sa femme dans les activités de cette société, qui, depuis six ans, ne semble qu'avoir un seul but : valoriser ses quelques brevets en s'attaquant à Apple. Les autres activités de la société sont très limitées, puisqu'en 6 ans d'activité elle n'aurait vendu que deux systèmes tactiles et n'a jamais publié le logiciel tactile qu'elle affirme avoir développé... Bien entendu, John McAleese se défend d'avoir profité d'informations confidentielles sur Apple obtenues via son employeur, mais Apple ne l'entend pas de cette façon, et souhaite du coup que la justice impose à FlatWorld de remplacer son équipe d'avocats dans le procès en cours, voir annule toute la procédure.

Les documents les plus anciens montrent qu'à peine six jours après la présentation de l'iPhone, les McAleese échangeaient déjà des mails évoquant une possible violation de ces brevets par Apple, et les suites judiciaires à donner. Rapidement, la société a adopté une stratégie assez originale : chercher d'autres "patent-trolls" qui pourraient leur apporter un soutien dans une procédure contre Apple.

Sans succès auprès des patent-trolls, FlatWorld est allée jusqu'à proposer ses brevets à Google, qui n'a pas répondu, puis à Nokia, qui semble avoir fait preuve d'un certain intérêt, mais n'est finalement pas parvenu à un accord avec FlatWorld, qui a finalement décidé en 2012 de se lancer toute seule à l'assaut d'Apple, juste après avoir obtenu l'enregistrement d'une nouvelle version de son brevet, modifiée pour être plus focalisée sur les usages mobiles.

Outre son caractère anecdotique, cette affaire montre une nouvelle fois à quel point la gestion des brevets aux USA est devenue déficiente, en permettant ce type d'abus. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'éclate une affaire de ce genre. Google, Microsoft, Honda, Toyota et Ford en ont déjà fait les frais il y a quelques années.

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