MacBidouille

S'il ne fait aucun doute qu'Apple a toujours le vent dans le dos, la fin d'année pourrait s'avérer difficile pour la société. De tous les produits annoncés lors du dernier keynote, seul le MacBook Pro Retina 13" est réellement disponible en volume. Or, si cette machine est sans conteste magnifique, elle est aussi très chère, surtout si l'on veut un SSD d'une taille acceptable, et probablement trop chère pour avoir provoquer une déferlante de ventes.
Pour le reste des annonces les choses sont aussi compliquées. L'iPad mini se taille un joli succès, mais Apple a toutes les peines du monde à fournir en quantité ces produits. Cela serait dû à son écran qu'un des sous-traitants n'arriverait pas à fabriquer comme prévu dans le cahier des charges. Apple annonce aujourd'hui deux semaines de délai pour en obtenir un. Sachant que la demande augmentera d'ici les fêtes de fin d'année, il est certain que la société ne fera pas le plein des ventes potentielles.

L'autre grosse épine dans le pied des dirigeants d'Apple est l'iMac. Certes, il reste encore 4 jours à Apple pour tenir sa promesse de proposer le modèle 21,5" en novembre et quelques semaines pour tenir son programme de décembre pour le 27" mais les choses s'annoncent difficiles. Selon les informations que nous avions obtenues et que nous assumons encore, les problèmes de production sont loin d'être réglés et si Apple arrive à lancer la commercialisation de ces machines en temps et en heure, les volumes seront très réduits, presque symboliques, pour ne pas avoir à se déjuger. Il sera pratiquement impossible de se procurer une de ces machines facilement d'ici la fin de l'année et les ventes en masse ne démarreront qu'au début 2013. La situation est d'autant plus difficile qu'Apple a déjà cessé de vendre les précédents modèles, que l'on ne trouve plus qu'en Refurb et encore pas souvent. Si l'iMac ne représente que 10 à 20% des ventes d'Apple en vitesse de croisière, avec un nouveau modèle ses ventes auraient été bien plus importantes sur cette période clé de l'année.

Bien entendu, avec plus de 100 milliards en banque et d'autres produits en vente, Apple n'a pas à s'inquiéter outre mesure de ce petit trou d'air passager. Il risque de provoquer une inquiétude des investisseurs, mais pas grand chose de plus pour la société. En revanche, c'est un énorme coup dur pour les canaux de revente Apple.
Aujourd'hui, la société a des priorités de distribution parfaitement rodées. La priorité absolue est donnée aux Apple Stores physiques, qui reçoivent des produits même s'il n'y en a ue peu. La seconde priorité va aux Apple Stores en ligne, qui ont l'avantage de faire partir directement leurs produits des usines de production.
Derrière on trouve les autres canaux de distribution, grandes chaînes et APR, qui se partagent ce qu'il reste. Quand il y a pénurie, cela ne représente plus grand chose, parfois quelques unités pour des APR de taille importante, certainement pas de quoi vider leurs listes de réservations et de plus avec aucune visibilité sur les livraisons futures.
Or, contrairement à Apple, ces revendeurs n'ont pas de grosse trésorerie leur permettant de voir avec sérénité des boutiques sans stock. La fin de l'année sera dure pour eux, certainement trop pour certains, qui risquent de se rapprocher encore plus de leur fin programmée par Apple. C'est d'autant plus vrai que les difficultés et la mise en liquidation d'Ebizcuss (en plus de la conjoncture économique) ont augmenté la frilosité des banques, qui ne sont plus enclines à prêter à ces chaînes de l'argent et surveillent de près les découverts auxquelles elles ont droit.

Donc, si la fin de l'année risque d'être pleine de frustration pour les clients, le début 2013 pourrait avoir un goût de gueule de bois pour une partie de l'écosystème Apple.