Etre sous traitant d'Apple n'est pas de tout repos
Aujourd'hui, toutes les sociétés fabricant et assemblant des composants informatique en Asie sont aux pieds d'Apple. Gagner un contrat avec eux est non seulement un gage d'avoir beaucoup de travail, mais leur permet aussi d'avoir un statut prestigieux et envieux qui fait immédiatement monter la cote de leur entreprise.
Pourtant, une fois les contrats signés, il est loin d'être facile de contenter Apple. C'est ce qui ressort d'un article de Reuters fruit d'enquêtes sur les lieux où les produits frappés de la pomme sont fabriqués. Bien entendu, tout ou presque tourne autour de la politique du secret féroce qui est toujours en vigueur dans la société:
- Afin d'éviter qu'une personne étrangère ne rentre dans les usines, les employés ont des badges nominatifs et doivent parfois encore prouver leur identité avec des lecteurs d'empreintes digitales.
- A la sortie, les employés doivent passer aux détecteurs de métaux. S'ils sonnent, la police est immédiatement appelée.
- Les informations sont données de manières fragmentaires aux sous traitants. Il en va de même pour les pièces fabriquées dans différents endroits afin d'en rendre la finalité difficile à prévoir.
- Afin de traquer les fuites, comme à Cupertino, Apple "s'amuse" parfois à diffuser de fausses informations.
- La production est lancée parfois au dernier moment pour encore éviter les fuites.
- Plutôt que d'utiliser des outils industriels déjà en place pour d'autres constructeurs, Apple veut toujours des choses spécifiques que les sous traitants n'ont pas le droit d'utiliser pour un autre client.
En marge de cet article, le journaliste a relaté une mésaventure qui lui est arrivé lors de son reportage. Alors qu'il était dans une grande avenue bordant les usines de Foxcon, il a demandé à son taxi de s'arrêter pour prendre des photos de l'extérieur. Un garde l'a aperçu alors qu'il remontait dans son taxi et a menacé de chauffeur de lui retirer sa licence s'il démarrait. Avec un autre garde, ils ont alors fait sortir le journaliste de la voiture, l'ont encadré et exigé qu'il les suivent jusqu'à l'intérieur du complexe, ce qu'il a refusé et lui a valu quelques coups avant que la police n'intervienne. Les policiers ont reconnu qu'il ne faisait rien de mal, ont exigé des gardiens qu'ils présentent leurs excuses et ont indiqué au journaliste que Foxcon avait un statut spécial...
La paranoïa d'Apple est donc contagieuse d'autant plus que dans les contrats, ils mettent des clauses dans lesquelles ils annoncent que ceux-ci peuvent être annulés ou valoir des pénalités importantes en cas de fuites. Jusqu'à maintenant, ils se seraient contentés de semonces avec certains de leurs sous traitants.
Ceci n'empêche pourtant pas les fuites de venir de plus en plus souvent des industriels qui fabriquent ces produits.