iTunes turns five
Si vous l'avez vu, peut-être vous êtes-vous, vous aussi, demandés un instant ce que voulait donc dire ce slogan, "iTunes turns five" ?
Bien sûr, il ne s'agit pas d'une cinquième version du logiciel iTunes (on a depuis longtemps dépassé ce millésime) : ce slogan nous rappele que ce qui s'appelait alors "iTunes music store", deuxième étage de la fusée iPod (lancée dans un scepticisme quasi-général en 2001), ouvrait ses portes il y a cinq ans aux Etats-Unis.
On pourrait presque passer à côté de l'info tant l'iTunes Store aujourd'hui s'est imposé comme une évidence. Mais rien que cela vaut bien une brève d'ordre, disons, "historique".
Chacun sait qu'Apple computers (devenu depuis lors Apple, inc.), a réussi une mue historique du monde informatique vers l'univers des loisirs numériques, grâce à la musique en ligne. Négociateur avisé, Steve Jobs a su imposer aux majors un mode de distribution et de rémunération qui a durablement installé son juke-box en ligne en tête de sa catégorie. La concurrence cherche encore la parade, tandis que l'ITS s'est aujourd'hui orienté vers la vidéo, avant d'évoluer demain vers des formules illimitées ? Qui sait.
En 2003, donc, alors que le web ne bruissait que du futur G5, promis à reléguer le G4 au rang "d'ordinateur de secrétaire" (Lionel dixit), ce n'est finalement pas cet ultime avatar du PowerPC qui aura permis la renaissance puis l'essor des parts de marché d'Apple.
Plus discret, peut-être, c'est le pari de l'IT(M)S qui s'est avéré décisif sur le long terme. Pour faciliter son entrée en douceur dans l'univers "d'en face", iTunes a été un remarquable cheval de Troie pour Apple. Pour lui apporter la trésorerie nécessaire à la transition vers Intel, les revenus de la musique en ligne ont été capitaux. Pour conférer à Apple, alors en déclin, la place d'outsider perpétuellement innovant qui est la sienne aujourd'hui, l'ITMS a marqué un tournant proprement historique — un terme qu'on n'emploie pas facilement dans le monde des nouvelles technologies.
Quel succès souhaiter désormais à la société qui a réussi ce beau come back à l'américaine ? Tout business mis à part, ce serait sans doute de savoir recréer un peu du lien spécial qui l'attachait par le passé à ses fans, une magie que la croissance du chiffre d'affaires, au-delà du cercle des actionnaires, n'a pas su remplacer...