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MacBidouille

La moisissure stocke les données

Des scientifiques du CNRS ont réussi une prouesse qui pourrait changer radicalement le visage du stockage de nos données dans le futur.
Ils ont réussi à stocker et à restituer l'intégralité de l'encyclopédie Universalis dans une colonie de moisissures d'un mm2.
C'est une approche radicalement différente et particulièrement osée qui leur a permis cette prouesse à commencer par l'interface entre les champignons et l'ordinateur.
Le stockage des données se fait en utilisant deux des bases de l'ADN, la Guanine et la Cytosine qui s'apparient naturellement. En fonction de microchamps magnétiques, ils peuvent assembler de longues chaînes d'ARN libre qui s'incorporent ensuite dans les champignons. Ils ont attribué le 0 informatique à la Guanine et le 1 à la Cytosine. Ensuite, ce sont les organismes qui s'occupent de conserver ces bases et de les dupliquer avant de mourir, assurant un stockage presque illimité en durée. C'est d'autant plus vrai qu'en cas de mort des colonies, les spores survivent plusieurs années dans des conditions effroyables.
Pour la lecture, ils appliquent en un point microscopique de la colonie une forte tension qui va tuer quelques champignons et libérer leur ADN qui sera ensuite amplifié et décodé, afin de restituer les données.
Le système n'est pas encore très rapide. Il leur a fallu 10h pour transférer l'encyclopédie dans les moisissures et 5 de plus pour les relire.
Ils ont déjà réussi avec succès à récupérer les informations à partir d'une spore laissée sans substrat viable pendant 2 mois, et espèrent que ce sera encore le cas au bout de 20 ans.
Il y a encore quelques obstacles à la commercialisation de ce système:
- Réduire la taille du système interface lecture écriture qui mesure encore 25 cm de côté.
- Augmenter les débits d'un énorme facteur
trouver le moyen de nourrir les moisissures sans qu'il soit possible de contaminer l'environnement, ces dernière n'étant pas bonnes à respirer.
Les deux premiers points sont en voie de résolution. Ils vont remplacer le support des boîtes de Pétri par des plaques en silicium formant de microscopiques cases où seront stockées autant de colonies et contenant de micro aiguilles pour l'écriture et la lecture. Ceci permettra également de paralléliser l'écriture à des milliers de colonies en même temps.
Ils espèrent d'ici 3 ans proposer un prototype qui tiendra dans une boîte de la taille d'un graveur de CD d'ordinateur et qui sera capable de stoker et de restituer 50 To à un débit moyen de 40 Mo/s.
A terme, ils n'entrevoient qu'une seule limite de stockage. Elle est liée à la quantité d'ADN exogène qu'est capable de supporter une spore et il semble considérable, d'autant plus que la maîtrise du procédé et de leur développement permettra de diminuer la taille de colonies élémentaires et donc d'augmenter la parallélisation.

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