Qui arrêtera Intel ?
Après une période difficile liée aux Pentium 4, Intel a vécu une renaissance avec les processeurs à architecture Core, période qui correspond à la migration d'Apple vers leurs architectures.
Depuis, la société affiche une insolente forme qui a laminé la concurrence. Transmeta a jeté l'éponge, AMD affiche des pertes sans cesse plus importantes, et VIA craint maintenant pour son marché de processeurs basse consommation concurrencés par la plate-forme ATOM. Alors même que cette concurrence a un mal fou à seulement exister sans perdre des fortunes en vendant à perte ses processeurs, Intel continue sa marche forcée à l'innovation. En deux ans, ils sont rapidement passé de la gravure à 90nm en 65 et sont maintenant à fond dans le 45 nm alors même que AMD n'a pas commencé à produire dans cette finesse.
Les chiffres parlent d'eux mêmes. Intel arrive aujourd'hui à produire 100 000 CPU 45 nm chaque jour ! D'ici le troisième trimestre, plus de la moitié de leur production se fera dans cette finesse.
visiblement, cette avance ne leur suffit pas encore. Maintenant que cette technique de production est au point, ils ont en point de mire leur prochaine architecture radicalement différente, Nehalem que l'on attend d'ici seulement quelques mois, et vise le 32 nm dans le courant 2009.
Après s'être fait peur, Intel semble vouloir chercher le KO technique, et cantonner pour longtemps la concurrence à un rôle de figuration, mais aussi élargir ses horizons.
Leurs prochaines cibles sont les fabricants de cartes vidéo hautes performances. Intel compte s'installer sur ce marché avec ses produits Larrabee qui arriveront en fin de décennie avec une approche semblable à celle de la multiplication des coeurs.
Ils vont proposer non pas des puces graphiques telles qu'on les a aujourd'hui, mais des processeurs vidéo contenant une multitude de coeurs élémentaires et une énorme bande passante mémoire. Le concept est séduisant, car si les bases sont saines, il sera très facile de les faire évoluer en augmentant les coeurs, puis les puces sur les cartes graphiques.
On peut aujourd'hui se demander qui peut les arrêter. Le seul moyen de venir les contrecarrer n'est plus de lutter sur le même terrain, mais de révolutionner le concept même de processeur de manière profonde. Le Power PC aurait pu à une époque revendiquer ce statut, mais il a échoué. Son évolution lointaine, le Cell pourrait revendiquer ce titre, mais il faudrait un travail colossal pour l'adapter à un fonctionnement efficace dans des ordinateurs, ce n'est pas pour demain.
Un chose est certaine aux vues de la santé outrageante d'Intel. Si Apple ne s'était pas accroché à cette locomotive, le Mac serait aujourd'hui moribond.