La fin de l'Internet bon marché ?
L'explosion de ce que certains se plaisent à appeler web 2.0, c'est-à-dire, plus prosaïquement les services de VOD à la Youtube, Dailymotion et autres, ont fait exploser la bande passante consommée sur Internet. Si l'on y ajoute le P2P, la consommation des internautes est en hausse constante.
Or, ce qui paraît infini et illimité à un grand public habitué à l'augmentation des débits de téléchargement, a des coûts parfois très élevés pour les opérateurs. S'ils demeurent encore limités tant que les internautes restent dans leurs tuyaux, ils augmentent considérablement dès que les données transitent par ceux d'autres opérateurs.
Et si en France, la concurrence féroce entre opérateurs aidant, une grande partie de la population a droit à du haut débit à des tarifs très attractifs, ce n'est pas le cas partout. De manière assez surprenante, les États-Unis en particulier sont assez mal lotis sur ce plan, et très en retard sur de nombreux pays. Imaginez que AT&T propose encore là bas des abonnements "haut débit" à 768 Kbits/s, 1,5 ou 3 Mbits/s… et il ne s'agit pas là de limitations techniques, mais bien de tranches tarifaires.
Pour en revenir à notre sujet principal, AT&T a décidé d'augmenter de manière très significative – près de 5$ par mois – la plupart de ses abonnements, afin de "mieux coller aux réalités des coûts". Ce sont des millions d'abonnés qui seront ainsi touchés par ces hausses. Il faut dire que les infrastructures américaines sont vieillissantes, et la concurrence bien moins présente que chez nous.
Souhaitons que les rachats en cascade et les concentrations auxquelles nous assistons en France ne conduisent pas les opérateurs à vouloir également revoir, un jour, leurs tarifs de base. Les risques existent. Ils sont liés non seulement à la diminution du nombre de protagonistes, mais aussi à d'autres facteurs : d'abord le nombre fini de clients potentiels, mais également les énormes investissements nécessaire au déploiement de la fibre optique, qui représente la prochaine étape aux yeux de tous les opérateurs.