L'UFC que choisir emboîte le pas de Steve Jobs
On se souvient que le 23 janvier dernier l'association UFC Que choisir s'était associée à d'autres associations européennes pour présenter à Apple l'ultimatum que voici:
Nous demandons à I-Tunes :C'est cette attaque qui a forcé Apple, par la voix de Steve Jobs, à réagir. Suite à la prise de position d'Apple, l'UFC a publié hier dans la foulée un second communiqué.
- De mettre en oeuvre avant la fin septembre 2007 l'interopérabilité pour permettre au consommateur de choisir librement ses matériels de lecture destinés à lire les fichiers achetés en ligne. Apple a la possibilité de négocier avec les éditeurs une exploitation sans DRM, accorder une licence de son DRM ou mieux encore, développer avec d'autres un DRM standard.
- De supprimer les clauses abusives qui autorisent I-Tunes Music à modifier unilatéralement le contrat sans l'accord du consommateur, à limiter sa responsabilité en cas de dommage causé au consommateur par les produits vendus sur le site, à empêcher le consommateur en cas de litige de recourir à la législation de son pays.
Ces demandes prennent en compte les particularités techniques du secteur et laissent à I-Tunes un temps raisonnable pour adapter ses pratiques dans le but de protéger à long terme les intérêts des consommateurs.
Cette action pan-européenne est également un signal fort envoyé aux autres professionnels concernés par ces problèmes : l'interopérabilité est un sujet majeur que ces entreprises doivent impérativement intégrer dans leurs stratégies futures.
L'UFC-Que Choisir demande au ministre de la Culture et de la Communication d'intervenir auprès des 4 principales maisons de disques pour qu'elles retirent les DRM qui sont adossés aux fichiers numériques vendus sur les plates-formes de vente en ligne.A l'époque du premier communiqué, on nous avait reproché d'avoir pris le parti d'Apple et d'avoir considéré que certaines associations faisaient leur promo en attaquant Apple. Ce second communiqué prouve au moins qu'elles ne maîtrisent pas toujours les sujets qui les font monter au créneau.
Il existe maintenant une quasi-unanimité pour dire que ces DRM détruisent la valeur de la musique, freinent l'innovation, favorisent les pratiques anticoncurrentielles et les ventes liées aux consommateurs. Après les associations de consommateurs partout en Europe, les vendeurs en ligne, certains producteurs indépendants, le Président d'Apple, Steve Jobs, réclame lui aussi un retrait généralisé des DRM.
Seules les quatre principales maisons de disques qui contrôlent près de 80 % de la production, de l'édition et de la distribution musicale s'y opposent.
Dans la mesure où la loi DADVSI du 1er août 2006 voulue par le ministre interdit aux consommateurs de contourner ces DRM sous peine de sanctions lourdes, il est de son devoir de se positionner et le cas échéant d'interpeller les majors sur la nécessité de « libérer la musique sur internet »