Bataille entre les ayant droits et les Majors
Avant d'aller plus loin, nous vous rappelons que c'est aujourd'hui que l'assemblée nationale commence l'étude de la loi DADVSI, écrite (ou dictée) en grande partie par les Majors pour défendre leurs intérêts au mépris de toutes les libertés individuelles.
Les Majors, via le syndicat SNEP (Syndicat national des éditeurs phonographiques), sont en train de s'opposer aux ayant droits (artistes) et leur représentation, le SPEDIDAM (société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse).
Si l'on fait trop souvent l'amalgame de beaucoup de choses, ces deux groupements défendent des intérêts qui divergent de manière significative. Les Majors défendent leurs ventes, leur chiffre d'affaire et donc indirectement les artistes qui sont leur outil de travail. Le SPEDIDAM ne défend que les artistes et collectant des rémunérations qui leur sont reversées (copie privée, Sacem....)
Si le Spedidam est favorable à un abonnement forfaitaire des internautes leur donnant ainsi officiellement accès aux fichiers internet protégés sans crainte de poursuites, le SNEP s'y oppose, arguant que ce prélèvement ne saurait compenser les énormes pertes qu'ils attribuent aux téléchargements illicites.
Et c'est là que se situe le noeud du problème. L'un voudrait une compensation pour les artistes, tandis que l'autre la voudrait pour sa perte de chiffre d'affaire estimée.
Revenons à la loi DADVSI. Son vote dans l'urgence rend la situation pour tout le monde, y compris les hommes politiques, très inconfortable, car de nombreux amendements proposés dans tous les sens ont été rédigés aussi vite que le texte. Ainsi, cette compensation sous forme d'abonnement est proposée par un député. Si elle passe, les Majors y perdront très gros, alors que la loi est censée leur faire la part belle et assurer leurs confortables revenus pour longtemps encore sans avoir à se remettre en question face aux nouveaux canaux de distribution. Cela n'empêchera pourtant pas cette loi de transformer un peu plus la France en bunker législatif et répressif.