Déclaration de guerre de l'industrie phonographique suisse
L'IFPI, fédération suisse de l'industrie phonographique, a décidé de s'attaquer aux privés qui piratent musique et vidéo sur le net. Jusqu'à présent elle n'a lutté contre ces délits que dans les milieux professionnels et semi-professionels. Or, ce segment voit une nette baisse de cas annoncés, seulement 1500.
La loi suisse qui concerne le droits d'auteur date de 1992 et ne couvre plus correctement les phénomènes de l'ère du numérique. Concrètement, la loi tolère les téléchargements d'oeuvres mais pas leur partage.
Dans ce sens, l'IFPI a décidé de demander aux fournisseurs d'accès suisses une coopération pour chasser les pirates. Elle leur demande de fournir les informations personnelles sur leurs clients pris en flagrant délit de piratage. S'ils ne veulent pas elle les somme de contacter leur client. Il faut en effet savoir qu'un FAI ne devrait pas donner leurs informations à des organismes tiers sans demande judiciaire.
L'IFPI souhaiterait régler les cas à l'amiable, par des dommages et intérêts allant de 2000€ à 6700€ (3000chf à 10'000chf). Dans le cas contraire elle se réserve le droit d'attaquer en justice les pirates.
Il faut rappeler dans ce contexte que les personnes paient des droits à la copie privée sur des DVD et CD qui ne vont contenir que des données personnelles (photos, films familiaux), que les oeuvres matraquées à la télévision, au cinéma et à la radio sont stéréotypées (pour ne pas dire que c'est de la soupe). On est en droit aujourd'hui de se demander s'il ne faudrait pas une remise en question globale des systèmes de vente, de production et de distribution des oeuvres cinématographiques et musicales, plutôt que d'en venir à une répression aveugle qui toucherait bon nombre de personnes de tous âges et de tout bord.
Il reste à espérer que les juges sachent voir le problème dans sa globalité et qu'ils n'abondent pas dans le sens de la répression privée d'une industrie qui ne cherche que les gains faciles et rapides.