À propos du ''piratage''
Merci à Karim-Pierre pour ces informations:
Suite à ta news sur l'iPod, qui serait selon la TSR un outil d'aide au téléchargement illégal, j'ai pensé à faire connaître à tes lecteurs un bouquin que je viens de lire.En effet certains passages sont croustillants:
Cet ouvrage, en cours de traduction de l'anglais, est librement diffusable (licence Creative-Commons) et traite des pratiques actuellement dénoncées par l'industrie du disque. Il montre en quoi leur lobbying pour assurer la défense de leurs intérêts privés est mauvais pour l'économie, mauvais pour la liberté et mauvais pour l'intérêt public.
Ce gars-là développe des arguments excellents au sujet du « piratage », et tout en dénonçant le vol de propriété intellectuelle, il démontre que la situation actuelle vécue par l'industrie du disque n'est pas un phénomène nouveau, qu'il s'est déjà produit à plusieurs reprises dans des domaines différents, et qu'à chaque fois, les détenteurs de copyright ont perdu au profit de l'intérêt public. Et il montre pourquoi ça devrait être pareil cette fois-ci.
Il illustre de manière frappante ses arguments en donnant des exemples tirés de l'histoire. Par exemple, l'essor de l'aviation faillit bien être freinée par l'intérêt privé des propriétaires terriens. Ou celui de la photographie amateur. Ou encore celui du cinéma, de la radio, de la cassette vidéo ou de la télévision par câble.
Toutes ces inventions ont buté sur les intérêts privés antérieurement en place. L'industrie du disque a d'ailleurs elle-même bénéficié du « piratage » (illégal puis légalisé) des compositeurs et interprètes. Heureusement, l'intérêt général a fini par primer sur l'intérêt privé de quelques-uns. Souhaitons qu'il en soit de même cette fois-ci.
http://wikisource.org/wiki/Culture_Libre
Vraiment, je le conseille à tous ceux qui se sentent en porte-à-faux par rapport aux arguments des majors, ce n'est pas du temps perdu !
L'industrie cinématographique de Hollywood fut construite par des pirates en fuite. Les créateurs et metteurs en scène migrèrent de la côte Est vers la Californie au début du vingtième siècle, en partie afin d'échapper au contrôle que les brevets accordaient à l'inventeur du cinéma, Thomas Edison. Ce contrôle était exercé par un "trust", la Motion Pictures Patent Company, et était basé sur la propriété intellectuelle de Thomas Edison - ses brevets. Edison créa la MPPC afin d'exercer les droits que sa propriété intellectuelle lui donnait, et la MPPC ne prenait pas son travail à la légère....La suite est encore meilleure...
A cause de cette faille juridique, on pouvait à l'époque pirater la chanson de quelqu'un d'autre, sans rien payer au compositeur.
Les compositeurs (et éditeurs) étaient tout sauf heureux de cette possibilité de piratage. Pour reprendre les mots du sénateur Alfred Kittredge, du Sud Dakota,
"Rendez-vous compte de l'injustice. Un compositeur écrit une chanson ou un opéra. Un éditeur achète au prix fort les droits de cet opéra, et le place sous copyright. Et puis arrivent l'industrie phonographique, et les compagnies qui découpent des rouleaux de musique, et volent délibérément le travail du compositeur et de l'éditeur, sans aucune considération pour [leurs] droits."