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MacBidouille

Appel au Boycott de la musique

Suite à l'adoption de la loi sur l'économie numérique, le site Odebi monte au créneau.

C'est avec colère et consternation que l'Internet français apprend les choix de l'Assemblée Nationale.
Si   les  députés  présentent  ce  texte  comme  fondateur  du  droit  de l'Internet,  comme le droit de la presse a été fondé en 1881, et celui de l'audiovisuel en 1986, nul doute ne subsiste plus désormais sur ses conséquences :
Le Net français devient la honte de l'occident numérique : La réalité objective, que  nul  politique  ne peut contredire, est que la mesure de filtrage que  le  texte impose aux FAI a été rejetée par toutes les démocraties occidentales, et  a été récemment explicitement décrite par   l'Union   Européenne   comme attentatoire  à  la  liberté d'expression. Elle est dans le même temps attentatoire à la liberté d'information des français.
Cette mesure _délirante_ et qualifiée de "politiquement détestable" au sein   même   de   l'Assemblée,   a   été   demandée  par  l'industrie phonographique  à  Nicole  Fontaine,  et  n'a  jamais été demandée par aucune directive européenne.
Toujours  pour  satisfaire les intérêts des Majors, le député Ollier a proposé  et fait adopter le sous-amendement 213 supprimant purement et simplement  la  notion  de  "correspondance  privée"  de la définition légale du courrier électronique, au prétexte que cette notion pourrait offrir une protection indue à des échanges de fichiers musicaux.
Les  hébergeurs  quant  à  eux,  ont été changés en juges/censeurs : il s'agit  là  au  fond  d'une  privatisation  de  la  justice, présentée pudiquement  sous  le terme de "responsabilisation des hébergeurs". Le rapporteur Dionis expliquait lui-même à l'Assemblée qu'encore une fois cette  mesure  était prise à la demande des majors :"Qui s'oppose à ce projet  ? Les industries culturelles qui, c'est vrai, sont confrontées à   une   véritable   transition,   et   subissent  le  contrecoup  du téléchargement. Nous n'avons eu de cesse de travailler en concertation avec  ces  industries,  de  tenir compte de leurs revendications. Nous avons aggravé les sanctions et accepté que le régime de responsabilité s'applique   aux   hébergeurs  comme  aux  fournisseurs  d'accès.  Les responsables  de  ces  industries  culturelles  étaient encore dans le bureau du président Ollier à midi."
Le  député  Dutoit  déclarait d'ailleurs clairement :"Voilà donc votre grand texte « fondateur de la République numérique » : les internautes français  se  verront  censurés  de  façon  expéditive par des acteurs privés ! " (Ce qu'un député comme Simon présentait plutôt comme devant permettre de "soulager les tribunaux").
Ces  mesures sortent clairement le Net français du Net des démocraties occidentales : Certains politiques en ont décidé ainsi pour satisfaire les  intérêts  du lobby des majors. La limite de ce que les internautes français peuvent tolérer vient d'être franchie.
Pour  cette raison, la Ligue Odebi, comme elle l'avait promis, appelle l'ensemble  des  internautes  à  _frapper_ les intérêts économiques de l'industrie phonographique,  "au moins" jusqu'à ce que la loi française réaffirme de façon totalement  claire  le rôle incontournable de l'autorité judiciaire et interdise  tout  filtrage : Un des moyens que la Ligue recommande pour atteindre  significativement  ce lobby consiste à cesser d'acheter  ses produits musicaux, que ce soit sous forme de CD ou en ligne.  Que  nul  ne  se  méprenne  : il ne s'agit pas là d'une action ponctuelle ou symbolique.

Nous allons commencer sérieusement à envisager le déménagement de nos serveurs dans un autre pays Européen. Notre Pays, en plus de faire de la rétorsion à tout vent, va désertifier son paysage de l'internet.
En tout cas, ce genre de loi prouve la petitesse d'esprit de certains dirigeants qui ne connaissant rien à certaines technologies, on écouté les conseils très intéressés des majors.
A titre personnel, je vais suivre les conseils d'Odebi et ne plus acheter de CD pendant un bon moment.
Pour finir, nous reprenons un communiqué du Monde sur cette affaire:
L'Assemblée nationale a voté, dans la nuit de mercredi 7 à jeudi 8 janvier, au cours de l'examen du projet de loi sur la confiance dans l'économie numérique, un amendement proposé par Jean Dionis du Séjour (UDF, Lot-et-Garonne) qui définit de façon autonome le droit de l'Internet, en le distinguant du droit de l'audiovisuel auquel il était jusqu'ici associé. Le gouvernement était hostile à cette distinction. La gauche a apporté son soutien à cet amendement, qui a été complété par un sous-amendement visant à protéger la propriété intellectuelle, notamment dans le domaine musical. Les échanges de fichiers, comme les fichiers musicaux, ne pourront ainsi plus "indûment bénéficier de la protection liée au secret des correspondances.

Je ne veux pas faire de politique ici, je me contente donc juste de vous rappeler que 2004 est une année électorale.
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