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MacBidouille

Le Noël 2007 des Macbidouilleurs

En cette fin d’année, il est de coutume de rédiger sa lettre au Père Noël. Nous avons donc demandé aux membres de l’équipe l’objet qu’ils souhaitaient voir au pied de leur sapin et de le tester.


Elgato Turbo.264

Nous continuons notre test avec le Turbo.264 d'Elgato

Un concept séduisant, intéressant pour l'iPhone et l'iPod touch ?

Lors de sa sortie au printemps, la presse et les sites Mac ont publié, dans un bel ensemble, des tests plutôt élogieux du Turbo.264 d'elgato. Il est vrai que cet accessoire s'impose par son élégance, non seulement formelle, mais conceptuelle : l'idée d'un encodeur hardware, venant soulager le Mac dans une tâche hautement consommatrice de ressources processeur, ne pouvait que séduire les utilisateurs de Mac, adeptes d'un environnement simple et efficace. Le Turbo.264, bien loin de l'univers "Jacky PC" où s'est développé tout un discours technique sur l'encodage de vidéo relayé par des cartes vidéo aux fonctions dédiées, s'acquitte avec brio de tâches susceptibles de mettre à genoux nombre de machines vieillissantes, et cela, sans pour autant demander des réglages pointus réservés à des spécialistes. Au reste, sens du timing et du marketing se conjuguaient pour faire du produit d'elgato un "must" : la transition vers Intel, si elle accélère la recomposition du parc de machines installées, pouvait mettre sur la touche, en termes de performances, des Mac PPC par ailleurs toujours bons pour le service. C'était donc le moment idéal pour donner un coup de jeune à ces Mac-là (souvent monoprocesseurs), même si la question se pose de savoir ce qu'un tel produit apporterait aux Mac Intel, qui sont de surcroît le plus souvent dual core.
Si Macbidouille se penche aujourd'hui, à son tour, sur le stick d'elgato, c'est dans un contexte différent, marqué par l'omniprésence de l'iPhone et de l'iPod touch. Ces deux produits, probables rois des fêtes dans la gamme Apple, vont sans aucun doute contribuer à démocratiser la vidéo mobile â?? bien plus que n'ont pu le faire jusqu'ici les produits d'Archos et consorts, en dépit de leurs qualités, du fait d'une bien moindre exposition médiatique. Tous ceux qui ont eu l'occasion d'utiliser un iPhone ou iPod touch dans le train (dans le métro, je ne recommande pas...) savent que l'expérience offerte par un écran, certes de dimension réduite, mais de très haute qualité (résolution, contraste...), a de quoi satisfaire même les sceptiques.
Un bonheur ne venant jamais seul, souvent critiqué pour l'absence de support du divx, Apple n'avait pas pour autant réussi à imposer son H264 auprès du grand public au moyen de ses iPod vidéo et d'un Apple Tv au succès plus que mitigé... il pourrait en être autrement du fait du probable carton des produits vidéo mobiles de la Pomme. C'est donc tout naturellement que nous nous sommes demandé si l'iPhone et l'iPod touch allaient relancer le succès du Turbo.264 (encodeur dédié au H264, comme son nom l'indique) : ce serait un juste retour des choses, après tout, pour un produit conçu pour donner un coup de fouet au Mac !

Protocole et enjeux du test

Un délai réduit impose, évidemment, de faire des choix ; par ailleurs, les test du Turbo.264 pullulent sur le web, à portée de clic. Ce test, forcément partiel et résolument subjectif, vise à présenter un type d'utilisation ; vous pourrez le compléter par d'autres lectures pour vous faire un avis plus complet.
Nous l'avons réalisé sur deux machines : un iMac 24" (première série) 2,33 Ghz, doté de 2 Go de RAM, et un Powerbook 1,33 GHz embarquant 768 Mo. Deux machines qui nous ont semblé représentatives des enjeux de notre test : il est évident que les capacités d'accélération de l'encodage offertes par le Turbo.264 n'ont guère d'importance pour un utilisateur de MacPro octocore... mais il pourrait être intéressant de juger de son apport sur un G5 biprocesseur, plutôt véloce en encodage.
Par ailleurs, l'auteur du test est sans doute assez représentatif du public visé : étant une vraie buse dans le domaine de la vidéo, je pense réunir les conditions d'impartialité et d'incompétence requises :) Plus sérieusement, mes critères d'évaluation se veulent ceux de l'utilisateur lambda â?? qui cherche d'abord à gagner du temps dans la manipulation de fichiers qu'il compte visionner sur l'iPhone dans de bonnes conditions de qualité, â?? parce que la plupart des fichiers de mon dossier "séquences" ne sont pas en H264 ou MP4, et nécessitent donc d'être adaptés pour l'iPhone. Il faut rappeler d'ailleurs que dans la majorité des cas, l'utilisateur d'iPhone doit en passer par un réencodage quel que soit le format des fichiers sur son Mac, car leur résolution initiale n'est pas nécessairement celle de l'iPhone (480 x 270). En tous les cas, la mise au format de l'iPhone permet d'éviter bandes noires ou coins rognés.
Les tests d'encodage ont en outre été menés sur des fichiers de différents types, puisque le Turbo.264 est capable de gérer et transformer en H264 à peu près n'importe quel format. Avec un parti-pris assumé : la durée d'encodage d'un fichier VIDEO-TS n'a pas retenu mon attention, dans la mesure où l'usage de ce format suppose au préalable de ripper un DVD, et donc, le plus souvent, de déplomber une protection. Pas la peine de tomber dans les formules hypocrites du type "manoeuvre réservée, bien sûr, aux DVD non protégés", lesquels sont comme chacun sait très fréquemment dans le commerce... N'ayant en revanche pas de doute sur le fait que de nombreuses variantes de divx "circulent", je me suis délibérément concentré sur ce format, qui est celui que j'utilise le plus couramment. Sous une dénomination commune (.avi), on en trouve diverses variantes, et j'ai donc cherché pour ce test à utiliser des fichiers représentatifs de cette diversité : par exemple, comme Toast réalise des divx sous le format .divx, je me suis intéressé à ce format (codec divx 5), dans lequel je réencode la plupart du temps les lourds enregistrements MPEG2 de l'EyeTV. J'ai aussi inclu dans mes tests un fichier m4v.
Voici quelques détails sur les quatre fichiers principaux utilisés en vue de ce test, qui me semblent recouvrir un certain nombre d'usages probables de la vidéo sur l'iPhone/ iPod touch :

  • séquence issue d'un camescope DV -> fichier m4v réalisé dans iMovie : format 960 x 540/ 2'06''/ poids initial : 58.2 Mo ;
  • séquence issue d'un appareil photo numérique -> Vidéo .avi : 512 x 384/ 1'24''/ 58,9 Mo ;
  • épisode d'une série américaine, issu de l'encodage d'un DVD -> vidéo .avi : 624 x 352/ 42'22''/ 350,5 Mo ;
  • concert : enregistrement d'EyeTV réencodé dans Toast -> vidéo .divx : 750 x 576/ 1h'15'43''/ 796,2 Mo.

Quelques résultats... sans graphiques !

Etant donné que les nombreux tests du Turbo.264 disponibles sur le Net présentent invariablement, sous forme de barres juxtaposées, les vitesses d'encodage avec et sans Turbo.264, j'ai trouvé plus judicieux, pour me démarquer de cette présentation obligée, de sérier mes remarques autour d'aspects à mon avis plus déterminants que les chiffres bruts.
Première indication : le Turbo.264 tire indéniablement parti du débit de l'USB2. Le Powerbook de mon test, assez ancien, n'a que de l'USB et non de l'USB2 : cela se ressent. De même, de premiers tests sur l'iMac menés sur un hub USB2 et non sur le bus de l'iMac lui-même avaient donné des résultats assez décevants. Ainsi, pour l'iMac, encoder l'épisode de série en passant par l'USB 2 demande 18'27'', contre 22'51'' sur le hub (pourtant USB2)... un temps très proche des 23'41'' sur le Powerbook.
Deuxième indication : la simplicité du Turbo.264 a ses avantages... et ses inconvénients. Avantage indéniable : passée l'installation, très rapide, vous saurez très vite vous servir du logiciel, puisqu'il suffit d'ajouter une ou des séquences dans la fenêtre prévue à cet effet puis de lancer la conversion. S'agissant d'un stick USB, que vous pouvez brancher ou débrancher au gré de vos besoins, il est appréciable de ne pas voir se produire les kernel panic qu'occasionnent souvent des périphériques USB capricieux. Comble du raffinement, l'icône de l'application vous indiquera sans risque d'erreur que le stick est branché ou pas (ce qui est pratique, surtout sur un portable).

Ce petit hublot rouge est donc noir quand le Turbo.264 est branché. Sympa.
Côté avantages, toujours : les réglages sont simples...

Ils peuvent être personnalisés. Mais là, cette simplicité extrême a son revers, car tous les réglages par défaut portent la mention "automatique"... comment savoir dès lors sur quels paramètres jouer pour, par exemple, obtenir un fichier moins lourd ? Parce qu'avec un iPhone de 8 Go, on regarde quand même un peu à la taille des fichiers.

Il manque donc clairement une option "taille du fichier cible" au Turbo.264, bien qu'à lire les test, elgato la promette quasiment depuis la sortie du produit. On y va un peu à l'aveuglette pour se rendre compte qu'une même vidéo (.avi) de 350 Mo encodée, par exemple, en 480 x 270 et 320 x 180 (pour conserver un ratio comparable), pèsera au final respectivement 330,6 Mo et 323,9 Mo... Nous voilà bien avancés ! Avantage cependant du deuxième réglage : l'encodage est nettement plus rapide, et le résultat reste très convenable.

Autres précisions concernant l'interface : à défaut de pouvoir se fier (en tout cas au début de la manoeuvre) au compteur de l'application, l'indication "vitesse actuelle", qui présente la vitesse d'encodage en nombre d'images par seconde, est très parlante. Notez la barre de progression et la fenêtre d'affichage, bien sympas (sauf, dans ce dernier cas, si vous voulez préserver le suspens jusqu'à ce que vous regardiez l'épisode de votre série...).
A tout prendre, voici où le bât blesse sérieusement avec ce Turbo.264 : le format prédéfini pour l'iPhone donne un résultat d'une qualité irréprochable, mais pas non plus renversante, par comparaison avec ce que peut faire un soft (gratuit, lui) comme iSquint.

Avec les réglages ci-dessus, le résultat en 320 x 176 est tout à fait suffisant pour visionner une séquence sur l'iPhone. Or, reprenons le cas de notre série : sur l'iMac, l'épisode encodé en 18'27'' par le Turbo.264 (poids final : 252,2 Mo) le sera en 13'29'' par iSquint (qui sort un fichier de 253,3 Mo : kif-kif). La raison ? sans doute la vitesse de l'encodage logiciel reposant sur QuickTime pour le premier, et ffmpegx pour le 2e.
Mais ce type de considérations n'entre en ligne de compte qu'avec une machine assez puissante. Sur le Powerbook, la même séquence (m4v) encodée sous iSquint en 7'40'', l'est en 3'30'' avec le Turbo.264. L'iMac réalise respectivement 1'31" et 1'14'' ! Au-delà de l'effet USB vs. USB 2, évoqué précédemment, qu'est-ce qui justifie un tel écart entre le Powerbook et l'iMac aidés par le Turbo.264 ? Sans doute la puissance du processeur : le Turbo.264 aide mais ne fait pas tout tout seul. La vitesse du bus est-elle importante, en revanche, au regard du goulot d'étranglement représenté par l'USB/ USB2 ? On peut en douter.
Preuve de l'importance du processeur, l'encodage de notre séquence m4v mobilise selon le moniteur d'activités 85% (répartis sur deux core) de l'activité processeur de l'iMac en convertissant via le Turbo.264, et 170 % en utilisant iSquint. Moralité : si leTurbo.264 le soulage incontestablement, le processeur ne restera pas inactif pour autant !
A noter qu'avec Quicktime, la même séquence demandera la même charge de travail à l'iMac que sous iSquint (et 3'32'').

Mais en réalité, le Turbo.264 étant accessible depuis n'importe quelle application pouvant en tirer parti, QuickTime peut aussi réaliser l'encodage exactement de la même manière, et pour le même résultat, que depuis l'application dédiée d'elgato, en sélectionnant la bonne option. Enfin, sur le Powerbook, le Turbo.264 occupera le processeur à 100 % (ou plus précisément, monopolisera toutes les ressources disponibles niveau processeur, pour l'occuper à concurrence de 100 %), mais le résultat sera beaucoup plus rapide, cette fois, que via QuickTime ou iSquint.

Pour conclure

Le Turbo.264 donne indéniablement un bon coup de pouce à une machine ancienne, sans pour autant hisser comme par magie ses performances au niveau de celles d'un Mac récent (et puissant : un Mac Intel 1,83 GHz afficherait peut-être des performances plus favorables au Turbo.264).
Globalement, et contrairement à ce que peut laisser espérer la bardée de graphiques très optimistes qu'on peut trouver sur le web, le gain réalisé grâce au Turbo.264 est au mieux d'un facteur deux : ce n'est pas rien, mais pour l'iMac par exemple, dont les temps d'encodage sont particulièrement réduits par rapport à ce que peut faire une machine ancienne, le gain de temps n'est pas nécessairement prodigieux pour des séquences courtes. ça commence à valoir plus le coup pour un film, par exemple, style divx de 700 Mo.
Mais à vrai dire, faute d'options pour le Turbo.264 (particulièrement concernant la taille finale du fichier), on peut très clairement, avec une machine récente, lui préférer iSquint, qui a le mérite d'être gratuit ! A moins de vouloir faire autre chose sur son Mac en même temps qu'il encode. Sur le Powerbook, en revanche, et autres machines du même tonneau, nul doute que le Turbo.264 remplit parfaitement son office: une vidéo sera encodée deux fois plus vite par son intermédiaire que via iSquint.
Il faut noter aussi que le Turbo.264 est bien moins capricieux que QuickTime (voire parfois, iSquint) quant au type de format accepté. Il ne plante que très rarement en raison d'un format mal géré, contrairement à eux (iSquint et .divx ne font pas toujours bon ménage, par exemple). Sa réputation de couteau suisse n'est donc pas usurpée !
Au final, vous l'aurez compris, c'est le facteur du poids du fichier obtenu qui pèse le plus lourd dans la balance, et sans doute davantage pour les vidéos destinées à l'iPhone ou à l'iPod touch, que pour un iPod doté d'une résolution moindre. A cet égard, le site britannique reghardware évoque un fichier réduit de 1,22 Go à 31,1 Mo en réglages iPod standard (320x180), un résultat pas négligeable, mais allez donc vérifier ? Effectivement, l'encodage de ma série télévisée se fait plus vite avec ces réglages (et encore : 12'17'', contre 18'27'' en réglages iPhone), mais pour 205,2 Mo au lieu de 255 Mo, la moindre qualité en vaut-elle la chandelle ? De toute manière, comme on ne sait pas sur quel paramètre jouer (en dehors de la taille, qui à elle seule ne fait pas gagner les 50 Mo en question mais un peu moins de 10)...
Le Turbo.264 est incontestablement plus utile pour certaines machines que pour d'autres. Si vous encodez très souvent des vidéos pour votre iPhone, il vous rendra de fiers services sur une machine peu puissante, et même sur un Mac récent pour des encodages très fréquents. Il ne fait cependant pas de miracles, donc il faut savoir, avant de vous l'offrir, quels sont vos besoins.

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