MacBidouille

Nous donnons la parole à "Bernard".

Je me permets de réagir sur l’article concernant les conditions de travail dans un Apple Store, article paru par le NYT et repris par plusieurs médias.
Connaissant l’univers interne dans un Apple Store je retrouve pas mal de choses dont parle le NYT.
Déjà le chiffre d’affaires au mètre carré et tout simplement hallucinant pour une boutique high‐tech et on se demande même si une crise économique existe, il faut savoir qu’un magasin Apple rapporte en moyenne plus de 200 000$ par jour et lors de sortie exceptionnelles comme l'iPhone 4S par exemple le chiffre monte facilement à 1 000 000$.

Alors bien entendu derrière la plupart des gens pensent que les salariés du RETAIL via les bénéficies records et l’argent gagné par Apple en touchent une partie ... et bien non rien même pas 1cts.

Il y’a pas de participation, pas d’intéressement ni même un panier repas (sauf des pizzas offertes pendant la sortie d’un produit), ni une prime même en ayant vendu 100 Mac dans la journée. Vous avez votre salaire et point final. Les seuls avantages sont les réductions sur les produits Apple & tiers. Résultat un salarié coûte peu à Apple.

Il faut savoir quand vous travaillez dans les magasins vous ne faites pas partie de Apple INC mais Apple RETAIL France, déjà l’entreprise via une combinaison (et même d’autres) financière magique fait le maximum pour qu’Apple RETAIL ait le moins d’argent de disponible. Par exemple les appareils sont vendus aux prix le plus forts entre les « deux sociétés ».

Niveau évolution en général beaucoup de gens changent de magasin ou changent de niveau (exemple : Spécialiste / Family Room Spécialiste), et c’est compliqué de passer d’Apple Retail à Apple INC sauf si vous êtes une personne qui aurait changé le monde RETAIL et qu’on aurait besoin de vous à Cupertino. Vous avez la possibilité d’aller dans un Apple Store situé partout dans le monde mais bon en général à moins de bien s’entendre avec des responsables/managers et faire la fête avec eux (ça dépend du magasin) les évolutions ce n’est pas trop ça.

Les noms des postes sont décomposés de cette façon :

• Spécialiste : Vendeur + animation des ateliers simples
• Business Spécialiste : Vendeur et appui pour les ventes auprès de professionnel.
• Expert : Soutien pour les vendeurs avec des connaissances techniques et un savoir‐faire pour vendre. 
• Family Room Support : Spécialiste des Appareils mobiles Apple.
• Créative : Formateur + Animation des ateliers pro.
• Genius : Technicien produits Apple (Mac + Appareils mobiles) + réparations en atelier.
• Manager, Directeur du magasin, etc.

Au niveau de la vente vous avez un objectif basé via la vente de service One to One et Apple Care.
Au niveau technique, vous avez un nombre de rendez‐vous en moyenne à effectuer et une moyenne sur le temps de vos rendez‐vous.
Un autre curseur à prendre en compte dans vos objectifs et évaluations sont les retours clients (positifs & négative) via NetPromoteur.

 

Les salaires en général pour un vendeur/expert peuvent attendre maximum 27 000€ brut, pour un Genius 27 000€ à 33 000€ brut, Lead 33 000 à 35/36 000€ brut, manager de 37 000€ à 41 000€ brut facilement. Attention on vous dira que vous n’avez pas le droit de parler de salaire entre collègue ni même à l’extérieur c’est INTERDIT (mouai ...).

Et dans tout ça vous devez toujours sourire et être heureux, ne jamais montrer la face cachée et surtout pas aux médias (surtout jamais leur dire un seul mot) car on vous aura tellement fait un lavage de crâne à votre arrivé sur les conséquences possibles qu’on se demande si on ne travaille pas pour le FBI...

Notez qu'il est assez classique qu'une société crée des filiales et leur facture des produits au prix le plus élevé possible. C'est un moyen pour Apple Inc dans ce cas de payer le moins d'impôts possibles en France où ils sont élevés et de les payer plutôt aux Etats-Unis où par des cascades d'avantages ils sont très faibles. D'ailleurs Apple Retail qui construit sans cesse des nouvelles boutiques se retrouve de fait déficitaire dans son exercice ce qui lui permet en France d'obtenir un crédit d'impôt d'année en année sur ce déficit.