Etats-Unis: Il est légal de revendre sa musique numérique
A l'époque des vinyls ou des CD, on pouvait en toute légalité revendre un disque pour lequel on n'avait plus d'intérêt. Cette possibilité a disparu avec la musique légalement acquise, qui est attachée de manière irrévocable à l'identité de celui qui l'a acquise, interdisant de fait toute revente.
Une jurisprudence aux Etats-Unis pourrait remettre en question ce bel édifice qui ne peut que faire les affaires de majors. Le mois dernier, un site appelé ReDigi s'est lancé dans un nouveau business, le rachat de la musique numérique usagée. Le business du site est simple. Il rachète 0,32$ les fichiers (toutes plateformes confondues) et les revend 0,59$. Bien entendu les majors se sont émues de ce business et ont immédiatement trainé ReDigi en justice. Le jugement est dur mais nous semble opportun. Le juge a décidé que ce business était légal et qu'il n'y avait pas de violation de la propriété intellectuelle mais bien plus une nouvelle concurrence pour les majors.
Bien entendu, il est considéré que le premier propriétaire a détruit les autres copies au moment de la vente, mais après tout et sachant combien il est facile de pirater de la musique, on peut faire confiance aux vendeurs et acheteurs pour jouer le jeu.
Comme toujours aux Etats-Unis, la procédure fera jurisprudence, tout du moins tant qu'une cour d'un niveau supérieur n'aura pas tranché dans l'autre sens, chose possible, sachant que les majors vont se sentir obligées de faire appel.
Il serait d'ailleurs peut-être temps que la justice, toujours plus prompte à pénaliser le téléchargement illégal, s'intéresse aussi à encadrer son pendant légal. Pouvoir revendre ce dont on ne veut plus serait certainement un argument de plus en faveur du passage à la légalité, une baisse de prix également, mais il ne faut hélas pas trop y compter.