MacBidouille

C'est aujourd'hui, dans quelques heures que l'iPad 2 sera officiellement commercialisé aux Etats-Unis (il arrive chez nous le 25). Tout le monde s'attend à une nouvelle ruée vers ce produit et lui prédit un avenir radieux. En fait, certains pensent que ce succès n'est pas acquis, en tous cas pas autant que la plupart des analystes et Apple le pensent.
Arik Hesseldahl expliquait sur le Blog de Bloomberg il y a un an pourquoi ce n'était pas évident, et les propos sont encore d'actualité. Avec l'iPod ou l'iPhone, Apple est arrivé sur des marchés qui existaient, baladeurs et téléphones mobiles et les a conquis avec des produits innovants et ayant une très forte valeur ajoutée par rapport à ce qui existait.
Avec l'iPad, c'est différent. Avant qu'il n'arrive, son segment n'existait pratiquement pas, et se résumait d'un côté aux eBook, et de l'autre aux ordinateurs présentés sous la forme de lourdes tablettes. L'iPad a donc crée son marché avec un très joli succès, et maintenant la concurrence se rue derrière, sachant que l'iPad a représenté en 2010 83% des ventes de tablettes. A l'échelle mondiale et à celle des produits électroniques grand public, on est donc encore sur un énorme marché potentiel, mais de combien potentiel ?
C'est la vraie question, la seule qui soit importante. Nous ne reviendrons pas sur tout ce que peut faire l'iPad, ni encore sur tout ce qu'il ne peut pas remplacer, nous aussi, nous nous demandons quelle proportion de personnes ayant les moyens de s'en acheter un le fera réellement, non pas par simple envie de l'avoir, mais aussi par besoin.
Et là, nous devons avouer que nous n'en savons rien. Dans notre entourage, il y a des personnes qui en ont et ne jurent que par lui, d'autres qui en sont revenus, et surtout bien entendu, énormément qui se demandent à quoi il sert.
C'est là dessus qu'Apple aura beaucoup de travail en tant que pionnier. La société doit non seulement créer le produit et son OS, mais aussi fabriquer de toutes pièces ses usages. Ils ont déjà commencé avec l'iPad 2, en annonçant Garageband et iMovie. Ils veulent que cet appareil, malgré les limites de son interface et de sa connectique deviennent un produit destiné à créer. Mais dans le même temps, il doit s'imposer comme une fenêtre vers autre chose qu'Internet. C'est là le marché des livres électroniques mais surtout des journaux qui est visé et loin d'être gagné tant les éditeurs semblent frileux à rentrer dans l'écosystème d'Apple.

Comme vous le voyez, vouloir répondre à une question en soulève bien plus d'autres plutôt que de réponses. Il faudra certainement quelques années pour savoir si ces tablettes sont vouées à se créer un marché ou pas. Même si nous n'en sommes pas convaincus, nous souhaitons à Apple que ce soit le cas, sinon, cela ternirait l'aura d'invincibilité qu'a aujourd'hui Steve Jobs, le Midas des technologies qui transforme le sable en or.